"Le Temps court et s'écoule et notre mort seule arrive à le rattraper. La Photographie est un couperet qui dans l'éternité saisit l'instant qui l'a éblouie." - Henri Cartier-Bresson
Viens, mon ami.
Assises-toi près du feu ; reste
pour une seconde. Il y a du temps ; quand on vieillit, on a du temps. Moi, je suis vieux ;
j’ ai vu plus de cinquante hivers froids et des printemps parfumés. Regarde ces
trois photos ! Ouais, bien sûr j’en ai des dizaines d’autres, mais ces
trois incarnent mes souvenirs sans pareils !
Chaque photo raconte une histoire tout en montrant un moment qui m’a changé . Va !
Touche-les, je t’en prie ! Laisse-moi te raconter mon histoire…
De la violence et de la haine inutiles |
Voyons la première photo!
Ah, je me souviens comme c’était hier! C’est une image assez violente,
non ? Cet homme, c’était un ancien
combattant. C’est quoi, me demanderais-tu ?
Eh bien, au Zimbabwe, cela veut dire
« quelqu’un qui n’est pas assez âgé pour avoir combattu dans une guerre, mais qui aimerait bien ce titre pour
profiter des avantages ». C’est l’un des visages innombrables qui ont pillé le Zimbabwe : l’un des multiples
visages qui ont tué des innocents, haï des
paisibles citoyens, et volé des terres et divisé des milliers de familles.
C’est une image qui me remplit d’amertume, penserais-tu ? Non, mon ami,
j’ai fait ma paix. Quand j’étais plus jeune, peut-être cette image inspirait l’amertume
dans mon âme, mais avec du temps elle
m’invite au pardon. Le pardon de tous les crimes commis contre moi. La vie est
trop courte pour être rancunier !
Le début d'une passion |
La deuxième
photo ! Ah, regardes, c’est moi, dix-neuf ans, guitare à la
main. Je suis si jeune : un corps musclé, les cheveux à
l’état sauvage, rempli de jeunesse et l’arrogance qui l’accompagne toujours.
C’était min premier concert. C’était dans un petit bar qui s’appelle Pirates. Je
l’avais joué (elle s’est appelé Layla) depuis ma seizième anniversaire, mais
ici, dans cette photo, c’est la première fois que je joue et chante en
publique. Ah, je souviens la foule, dans ce bar plein à craquer. Ces gens ont
crié, et m'accompagnaient en chantant. Mon ami, tu n’as pointe vécu jusqu’à
t’as sentir la clameur de la foule contre ta peau, si vive qu’elle remplit tes
poumons et ta cœur. C’est la raison pourquoi j’adore la musique et la guitare
en particulière : le caractère
léger de ses accords doux retentit partout dans mon cœur comme des ondes qui se brisent contre mon âme.
Le travail acharné et des sacrifices apportent la gloire |
Et voilà enfin, la dernière photo ! À vingt
ans, je venais de
remporter la plus
grande régate de l’Afrique du Sud – le
fameux Boatrace. Regarde-moi, un sourire
charmant aux lèvres illuminait un visage joyeux, le bras aux épaules de mes camarades, une médaille
prestigieuse pend autour de mon cou. Je m’étais entrainé depuis sept
mois ; j’avais parcouru presque 1 900 kilomètres de course à pied
et à l’aviron. Chaque matin je me levais à cinq heures et demie, bien avant le lever du soleil. Moi, j’adorais vraiment la rivière de Port
Alfred : la beauté naturelle de
ses hauts arbres dégarnis qui dépassaient le buisson vert comme des doigts
squelettiques. Cette beauté est pareille
au songe qui se
garde longtemps au réveil. Mes mains étaient couvertes d’ampoules profondes et douloureuses, et mon dos accablé de douleurs atroces. Et c'était la période décisive de ma vie. Je
venais de me rendre compte qu’avec plus de travail et de persévérance plus rien
ne me serait impossible.
Mon ami, je te demande: qu'est-ce que tu ferras dans ta vie? Des grandes choses? Ton present, deveindras-t-il un belle passé que tu peux cherir dans ta viellesse? Moi, je reponds « oui ». Un jour, j'espere que tu reponderas du même facon.